vas y Nanard

Comme aux gagnants du gros lot à Euromillion, on a demandé à Bernard Tapie ce qu’il ferait des 145 millions d’euros que lui doit le Crédit Lyonnais (puisque justice est faite dans l’affaire qui les opposait sur la vente d’Adidas en 1994). Réponse : du foot, et à Paris si possible. Il est vrai que le vainqueur de la C1 1993 est totalement grillé sur la Canebière depuis un rapide passage peu convaincant il y a 2 saisons. Mais de là à vouloir s’attaquer au foot parisien… cela nous prouve que l’ancien Président de l’OM n’a rien perdu de son amour du ballon rond…et du business.

Sur le fond, il a raison Bernard Tapie. Paris est l’une des rares grandes villes européennes à n’abriter qu’un grand club de foot évoluant en première division, le PSG (Parisist ne fera par ailleurs aucun commentaire sur le terme "grand club" et aucun comparatif de palmarès entre le PSG et les clubs des autres capitales européennes).

Cette pauvreté footbalistique est d’autant plus étonnante en 2005 que le foot est devenu un bon business en France tant pour les clubs que pour l’équipe nationale : droits télé, abonnements, vente de maillots ou de vaisselle et de déco douteuse... Alors pourquoi pas en région parisienne, qui détient un abondant potentiel de socios parmi les footeux peu convaincus par le PSG. D’autant que le Stade de France n’a toujours pas de club résident au grand dam du Consortium qui l’exploite.


Alors, monter un second club parisien, Nanard n’est pas le premier à y penser, d’autres en ont déjà rêvé. Ces dernier temps, Créteil y croit. Depuis sa fusion avec les Lusitanos de Saint-Maur en 2002, l’US Créteil brille en L2, au point de rêver de L1. Mais s’il pourrait être le grand club du 94, Créteil, ça fait loin du Stade de France. Le club voisin, c’est le Red Star, le grand club historique du 93. Actuellement en CFA 2, après une déroute financière et sportive. Pour la L1, on oublie à court terme. Complétons le paysage "parisien" du foot par Sannois-Saint Gratien (ça fait rêver) et deux petits clubs méritants, le Paris FC et le Racing… Deux tentatives de créer un grand club à Paris. Souvenons-nous que le Racing a connu l’expérience la plus aboutie en 1986. Devenu le Matra Racing grâce aux bons soins et au portefeuille de feu Jean-Luc Lagardère, le club connut 3 saisons de gloire avec de gros moyens, quelques vedettes… et un flop retentissant au final.

Dans cette nouvelle aventure parisienne, Tapie se targue du soutien du Président de la Ligue Professionnelle, Frédéric Thiriez, et de quelques personnalités au passé plus ou moins footballistique... dont Jean-Louis Campora, ex-président de l'AS Monaco et ministre du Rocher, viré par feu le Prince Rainier. Tapie a d’ores et déjà des vues sur le Red Star, le club le plus crédible de par son l’histoire et son palmarès...mais pas ses résultats actuels.

Courage Bernard, c’est pas gagné.